Exposition "Max Rouquette et les photographes"

"Max Rouquette a écrit, regardé le monde avec des photographes et je crois que c'est très significatif. Ayant un regard bien particulier sur le monde et étant capable de le transmettre, il éprouvait un grand plaisir et une grande fraternité à travailler avec les photographes. Max Rouquette était très sensible à l'image. C'était un écrivain, mais un écrivain qui s'intéressait à tous les arts." (Philippe Gardy)

Max Rouquette et les photographes

Une exposition produite par la ville de Lodève et le festival de poésie Voix de la Méditerranée
du 3 au 27 juillet, galerie "Aux marches du palais", 2 Bd Jean Jaurès à Lodève

Poésie des mots, poésie des images

C'est au début des années 80 que Max Rouquette rencontre le photographe anglais Harold Chapman, à l'occasion d'un reportage pour le magazine "Connaissance du Pays d'Oc". Installé depuis 1963 à Saint-Guiraud (tout près de Saint-Saturnin où Max Rouquette se retirait l'été), Chapman avait acquis une réputation internationale, notamment dans les années 1950 avec ses photographies légendaires de l'hôtel parisien "le Beat Hôtel" et de ses locataires : Allen Ginsberg, Williams Burroughs, Brion Gysin… Max Rouquette, Harold Chapman et sa compagne Claire Parry (également photographe) vont réaliser ensemble deux ouvrages : La cloche d'or, consacré à la Moyenne vallée de l'Hérault, puis Saint-Guilhem-du-Désert, dix siècles en 4 saisons. Ces deux livres, épuisés, sont présentés dans la salle d'exposition à défaut de tirages photographiques qui n'ont malheureusement pas réussi à franchir la Manche dans les délais prévus.

En 1995, après que Harold Chapman et Claire Parry soient retournés vivre dans leur Angleterre natale, Max Rouquette rencontre Georges Souche, un photographe originaire de la moyenne vallée de l'Hérault, qui travaille alors sur un projet de livre sur le lac du Salagou. Ses photographies enthousiasment l'écrivain, et c'est le début d'une complicité qui donnera naissance à deux ouvrages, le Lac du Salagou, miroir aux cent visages (1996, 5 photos présentées) et Larzac (1999, 6 photos présentées), ainsi qu'à une exposition en 2004, "Paraulas del vent". Une exposition où la poésie de Max Rouquette est mise en images par Georges Souche et Sylvie Berger (4 photos de Sylvie Berger présentées). Les deux photographes resteront très proches de l'écrivain de 1998 jusqu'à sa disparition en 2005.

Max Rouquette réalisera également deux autres ouvrages avec des photographes : Le jeu de balle au tambourin avec Charles Camberoque (absent de l'exposition) et Le bout du monde, un livre de photographies sur Saint-Guilhem le Désert, en noir et blanc, de Bernard Plossu (une dizaine de tirages présentés).

Portraits

A l'occasion de ces collaborations, la complicité qui unissait le poète et les photographes s'est aussi traduite par des portraits ou des images de son environnement d'écriture. L'exposition présente un portrait par Georges Souche, et plusieurs photographies inédites (portraits ou images d'ambiance prises dans l'appartement de l'écrivain) de Bernard Plossu. Si l'absence de Harold Chapman, Claire Parry et Charles Camberoque nous prive de quelques précieux témoignages, l'exposition nous permet en revanche de découvrir de superbes images d'autres photographes qui ont aussi cotoyé l'écrivain : André Hampartzoumian présente 13 photographies en noir en blanc (dont plusieurs totalement inédites) de Max Rouquette dans les garrigues d'Argelliers, au mas de Gardies ou à sa table de travail. En couleurs, Michel Descossy, autre photographe montpelliérain, a photographié le poète dans son bureau. Enfin, on peut admirer, pour la première fois en grand format, peut-être l'une des plus belles images de l'écrivain qui ait été réalisée : intitulée Max Rouquette au Jardin des Plantes de Montpellier, elle est signée Frédéric Jaulmes.