Lo Corbatàs roge (Verd Paradís VII)

 

Max Rouquette, le corbeau rouge

Le corbeau rouge

Version française de l'auteur

1997, éditions de Paris

Épuisé
(peut se trouver d'occasion sur Abebook.fr)

 

 

Le corbeau rouge est, chronologiquement, l’avant-dernier des grands recueils de récits en prose de Max Rouquette. Il tire son titre de la nouvelle éponyme, dont le cadre est situé dans la Chine ancienne, et qui se présente à la fois comme une des ces « fabriques de néant » dont Rouquette a toujours eu le goût, et comme une fable, sur le pouvoir et la folie vaniteuse des hommes, un autre thème cher à l’auteur de Vert Paradis.

Tout le livre, très riche et très varié de thèmes et de tons, oscille entre des récits baignant dans le mythe (la somptueuse fable priapique du Vin herbé, ou celle, d'un tout autre climat, infiniment plus satirique, intitulée Et la mer s’en est allée…), et d’autres où le mythe, toujours paré des ornements du néant, baigne dans la réalité quotidienne de l’écrivain. Tel est le cas de La casa di Dante, où la figure marquée au sceau de l’exil du poète italien (un de ces grands aînés, avec Lorca ou Synge, dont Rouquette ne cessa jamais de fréquenter les écrits), surgit de la façade rongée par les ans d’une maison du village natal, Argelliers. De la même façon, dans un contexte en fin de compte assez voisin, L’alouette et la masse d’armes fait surgir et se rencontrer, dans la campagne limousine autour de l’abbaye de Dalon, les deux troubadours Bertrand de Born et Bernard de Ventadour, pour un dialogue à la fois improbable et tissé de la même étoffe que les songes. Ces songes que deux séries de textes plus brefs, Déserts du monde et Déserts du songe, rendent littéralement palpables, à travers principalement l'évocation inspirée de paysages, ruinés ou désertés, de la garrigue languedocienne, au pied du causse.

(Ph.Gardy)

 


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