Verd Paradí­s III et IV

 

Max Rouquette, le grand théâtre de Dieu

Le grand théâtre de Dieu

Version française

Réunit les traductions françaises par l'auteur de Verd Paradís III (Lo grand teatre de Dieu) et de Verd Paradis IV (L'uolh dau cat).

1996, éditions de Paris

Épuisé, en attente de réédition
(peut se trouver d'occasion sur abebooks.fr)

 

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Publiés respectivement en 1986 et 1987, Lo Grand Teatre de Dieu et L’uolh dau cat constituent les tomes troisième et quatrième de Verd Paradís (dans leur version française, Max Rouquette les a réunis dans un seul volume dont la composition a été réorganisée). Ces suites des deux Verd Paradís initiaux, davantage que les précédents (encore que La Bonté de la nuit ou Le Hautbois de neige, un des textes parmi les plus connus de l’écrivain, allaient déjà dans ce sens), font une place importante à des narrations plus développées et plus amples, toujours marquées, cependant, par ce qui fait une des spécificités de Max Rouquette dans sa façon de raconter : cet art de tendre les fils du récit jusqu’aux limites extrêmes de la rupture, de façon à donner du temps au temps pour en rendre plus perceptible le caractère inéluctable.

Ces narrations, dont les souvenirs de l’écrivain constituent encore le plus souvent la trame, sont moins directement autobiographiques que les précédentes. Elles évoquent des épisodes « terribles » de la vie collective (Le Kroumir ; Le feu grégeois) ; ou elles s’enracinent dans des anecdotes de la chronique villageoise (Les paroles inutiles ; Vitrail ; Le saint des murailles, long récit très théâtralisé, qui annonce par plus d’un aspect la Médée rouquettienne) ou urbaine (le Montpellier des années de jeunesse de La Cantine). Certaines retrouvent la densité terrible de tel ou tel récit des précédents recueils : L’étoile du matin réitère ainsi, dans un autre registre, le drame quasi insoutenable du Renard dans le bassin ; d’autres, plus personnelles, apparaissent comme des confidences, à peine voilées, de l’écrivain sur sa vie et son œuvre : tel ou tel passage des courtes proses du Monde des jardins, et surtout la médiation sur L’aïeul que j’eus en songe, nous font pénétrer de façon très pudique, mais sans en rien dissimuler, dans les arcanes d’une écriture qui ne fait alors qu’un avec ce que la vie peut avoir de plus secret et de plus essentiel.


Un récit à caractère historique, enfin, comme Le pénitent noir, situé dans l’Avignon du XVIIIe siècle, préfigure un type d’écriture que Max Rouquette affectionna plus particulièrement dans ses dernières œuvres de prose : la pure fiction, seule capable, sans doute, de recréer différemment et en d’autres lieux les enchantements, souvent doublés de cruauté extrême, des premières expériences narratives.

(Ph.Gardy)